Réglementation incendie bâtiment

incendie

Incendie en cours

De nombreux incendies sont mortels et la réglementation incendie en bâtiment prévoit des normes de résistance au feu et de réaction au feu à prévoir dans certains bâtiments afin de limiter la propagation du feu.

La réglementation concernant la protection incendie

Les moyens d’intervention des secours en cas d’incendie permettent de distinguer les bâtiments les uns des autres. En construction, la réglementation incendie identifie 4 familles de bâtiments classifiés comme suit :

  • Les maisons individuelles de deux niveaux maximum.
  • Les maisons individuelles de plus de deux niveaux et les immeubles de quatre niveaux maximum.
  • Les immeubles de plus de 3 étages et de moins de 28 mètres.
  • Les bâtiments de grandes hauteurs : immeubles dont la hauteur est comprise entre 28 et 50 mètres.

Les moyens d’intervention des secours sont les mêmes pour la classe 1 et la classe 2. En cas d’incendie, les pompiers utilisent une échelle à coulisse. Pour les classes 3 et 4, le matériel nécessaire en cas d’incendie inclus la nécessité d’une échelle aérienne montée sur un véhicule de secours.

Les bâtiments de classe 4 doivent mettre en place des dispositions particulières lors de la construction de l’immeuble afin de faciliter les conditions d’intervention des pompiers en cas d’incendie.

Le niveau de réaction au feu

La réglementation incendie en bâtiment détermine le niveau de réaction au feu requis pour la construction des éléments du bâti. Chaque matériau est en effet susceptible d’alimenter l’incendie et de faciliter sa propagation. Le niveau de réaction au feu permet de connaître les capacités de chaque matériau. La classification française du niveau de combustibilité fonctionne comme suit :

  • M0 : matériaux incombustibles :
    - brique, pierre, plomb, ardoise, acier, ciment, béton, plâtre, verre, céramique, laine de roche, etc.
  • M1 : matériaux combustibles mais ininflammables :
    - PVC rigide, matériaux composites, certains bois ignifugés, etc.
  • M2 : matériaux combustibles mais difficilement inflammables :
    - panneau de particules, moquette murale, etc.
  • M3 : matériaux combustibles mais moyennement inflammables :
    - laine, bois, revêtement de sol en caoutchouc, moquette polyamide, etc.
  • M4 : matériaux combustibles mais facilement inflammables

Le niveau de résistance au feu

La réglementation incendie en bâtiment détermine également le niveau de résistance au feu. Cela représente les capacités du matériau à résister au feu en cas d’incendie. Il existe 3 niveaux de résistance au feu dont la classification française est la suivante :

  • tapis en fibres mélangées, polyester, papier, polypropylène, etc.
    La classification européenne prévoit une désignation quelque peu différente :
    - La résistance mécanique seule, soit SF (stable au feu).
    - Le cumul de la résistance mécanique et de l’étanchéité, soit PF (pare-flamme). Ces matériaux ralentissent la propagation des flammes.
    - Le cumul de la résistance mécanique, de l’étanchéité et de la résistance thermique, soit CF (coupe-feu). Les matériaux de cette classification sont capables de limiter la propagation de la chaleur, mais aussi des gaz de combustion et des fumées.

Les différents textes de loi

Pour en savoir davantage sur la réglementation incendie en bâtiment, il est possible de consulter les textes de loi suivant :

  • R pour : la résistance mécanique ou la stabilité.
  • E pour : l’étanchéité aux gaz et aux flammes.
  • I pour : l’isolation thermique (en complément d'une classification R ou E).

Les équipements anti-incendie à installer

Afin de limiter la propagation du feu lors d’un incendie dans un bâtiment, il est possible d’installer un certain nombre d’équipements qui permettra aux résidents de réagir vite. C’est principalement dans les immeubles, les entreprises, les collectivités, les centres commerciaux et tout bâtiment accueillant un grand nombre de personnes que ces équipements sont les plus installés. En principe, les risques incendies sont moins importants dans une maison individuelle. Toutefois, tous ces équipements peuvent être utiles afin de limiter les dégâts. Vous pouvez ainsi installer :

  • L’arrêté du 4 novembre 1975 portant sur la réglementation de l'utilisation de certains matériaux dans les établissements recevant du public.
  • L’arrêté du 21 novembre 2002 relatif à la réaction au feu des matériaux de construction.
  • L’arrêté du 13 août 2003 et l’arrêté du 18 septembre 2006 modifiant l'arrêté précédent.
  • L’arrêté du 25 octobre 2013 modifiant également l'arrêté du 21 novembre 2002 afin d’y ajouter la classification européenne pour les matériaux d'isolation des tuyauteries.

Les détecteurs de fumée

Leur rôle est de prévenir un départ de feu au plus tôt et ainsi minimiser les conséquences et dégâts d’un incendie. Son rôle est d’alerter les résidents d’un départ de feu. La nuit, quand tout le monde dort, un détecteur de fumée peut ainsi sauver des vies. Il permet en effet aux occupants de pouvoir réagir vite. Depuis la loi Morange de 2016, tout logement doit être équipé d’un détecteur de fumée. Il doit être positionné au niveau d’un plafond ou en haut d’un mur, puisque la fumée monte toujours. Pour une maison à plusieurs étages, un détecteur de fumée est nécessaire à chaque étage (cela comprend aussi le sous-sol). Dans un immeuble en copropriété, chaque logement doit être équipé.

L’installation du détecteur de fumée peut se faire dans une chambre, dans l’escalier d’un logement, dans un salon ou à proximité d’une cuisine. Attention toutefois à ne pas installer un détecteur de fumée directement dans une cuisine, sans quoi il risque de se déclencher très régulièrement à cause des vapeurs de cuisson. Il est également fortement déconseillé d’en installer un dans une salle de bains.

Il existe différents types de détecteurs de fumée :

  • des détecteurs de fumée (ils sont désormais obligatoire à proximité de la cuisine) ;
  • des extincteurs ;
  • des murs coupe-feu ;
  • des plafonds coupe-feu ;
  • des portes coupe-feu, etc.
  • Le détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF) :
    - piles lithium (durée de vie de 10 ans) ;
    - piles alcalines (durée de vie de 2 ans).
    - Le détecteur de fumée sur secteur : pile alcaline prend le relai en cas de coupure de courant.
  • Le détecteur interconnectable :
    Une alternative au détecteur de fumée consiste à se munir d’un détecteur de chaleur. Il convient davantage pour une pièce humide et poussiéreuse où un détecteur de fumée aurait tendance à se déclencher pour rien. Contrairement au détecteur de fumée, il n’est pas obligatoire d’installer un détecteur de chaleur.

Les extincteurs

Leur rôle est de réduire la propagation du feu. Pour pouvoir être utile en cas d’incendie, il est important que l’extincteur soit placé au bon endroit. De plus, pour être efficace, le produit présent à l’intérieur de l’extincteur doit correspondre aux matériaux qui brûlent. Pour identifier les différents types de produits contenus par les extincteurs, il existe différentes classes :

  • à privilégier dans un immeuble puisqu’il permet de relier plusieurs détecteurs de fumée entre eux et ainsi alerter tous les appartements dans un même bâtiment.
    L’utilisation et l’entretien des extincteurs sont réglementés. Il existe des extincteurs à eau, des extincteurs à eau contenant des additifs en plus, des extincteurs à poudre et également des extincteurs à CO2.

Les murs coupe-feu

Pour protéger un bâtiment contre la propagation du feu en cas d’incendie, il est possible d’installer un mur coupe-feu. Les matériaux choisis pour la conception du mur permettent ainsi de faire gagner du temps aux habitants en attendant l’arrivée des pompiers. C’est la solution idéale à mettre en place pour contenir le feu le plus longtemps possible et d’éviter que l’incendie ne gagne l’ensemble du bâtiment. Les murs coupe-feu sont particulièrement adaptés pour les zones d’évacuation. Dans les immeubles d'habitat, les couloirs et les escaliers doivent en être équipés afin de laisser le temps aux résidents de sortir du bâtiment, ou au moins d’atteindre une zone de refuge.

Les murs coupe-feu doivent être en mesure de résister pendant 1 heure et 30 minutes. Pour cela, il est possible de prévoir :

  • classe A : extincteurs à utiliser contre du papier, des tissus ou du carton qui brûle.
  • classe B : extincteurs à utiliser contre de l’alcool, des huiles, des solvants, de l’essence ou du gaz inflammable.
  • classe C : extincteurs à utiliser contre des appareils électriques sous tension.
  • classe D : extincteurs à utiliser contre des limailles de fer, de l’aluminium, du potassium, etc.
  • classe F : extincteurs à utiliser contre des incendies provoqués par l'huile dans les appareils de cuisson.

Attention, pour que les performances des murs coupe-feu soient bonnes, il ne faut pas négliger l’étanchéité des jonctions, sans quoi le feu arrivera à passer.

Les plafonds coupe-feu

Pour limiter la propagation du feu, il est possible d’installer un plafond coupe-feu. Les matériaux choisis disposent d’une meilleure résistance en cas d’incendie que les matériaux traditionnels. Attention, ce genre d’installation doit toutefois respecter des normes strictes. Il s’agit d’une solution de prévention dont la résistance est exprimée en temps (heures et minutes). Différents matériaux de différentes classes de résistance existent :

  • des murs en béton ;
  • des cloisons en carreaux de plâtre ;
  • des murs en bloc de béton cellulaire, etc.

La réglementation relative à la sécurité incendie de l'habitat et des Établissements Recevant du Public (ERP) émet différents niveaux d’exigences en fonction du bâtiment à protéger. Ainsi, habitat privé et établissements recevant du public ne sont pas soumis aux mêmes obligations. Les différentes classes de résistance sont définies comme suit :

  • les panneaux métalliques ;
  • les panneaux de tissu de verre ;
  • les plaques de plâtre ;
  • les panneaux de fibres ignifugés dans la masse ;
  • les panneaux moulés de vermiculite exfoliée et agglomérée, etc.
  • le système français fonctionne en heures :
    - soit ¼ h, ½ h, 1, 1½ h, 2 h, 3 h, 4 h ou 6 h de résistance ;
    - le système européen fonctionne en minutes

La télésurveillance anti-incendie

La télésurveillance est une installation dont l’utilité ne se cantonne pas à la prévention des cambriolages. En effet, la télésurveillance est également un système de prévention idéal contre les incendies. La télésurveillance anti-incendie est particulièrement conseillée pour les bâtiments suivants :

  • soit 15, 20, 30, 45, 60, 90, 120, 180, 240 ou 360 minutes de résistance.

La télésurveillance anti-incendie se compose de capteurs de chaleur et de capteur de fumées qui permettent, en cas d’alerte, à une société de surveillance de vérifier via la vidéo si un incendie s’est bel et bien déclenché. Une telle levée de doute peut aussi se faire par téléphone si quelqu’un est présent dans le bâtiment au moment où l’alarme se déclenche.
Un contrat de télésurveillance doit être signé. Le professionnel se chargera également de la vérification régulière du bon fonctionnement des capteurs.

Les autres systèmes de sécurité anti-incendie

Il existe de nombreux systèmes anti-incendie à mettre en place dans un bâtiment parmi lesquels :

  • maison principale contenant des biens de valeurs ;
  • commerces ;
  • bureaux ;
  • résidence secondaire, etc.

Les équipements anti-incendie obligatoires

Sachez que parmi tous les équipements cités, tous ne sont pas obligatoires. Toutefois, dans les copropriétés, notamment, les équipements suivants doivent obligatoirement être installés :

  • l'encloisonnement des cages d’escaliers ;
  • l’installation de portes coupe-feu ;
  • la mise en place de systèmes de désenfumage ;
  • l’installation de blocs de secours ;
  • l’affichage des consignes de sécurité et des plans d’intervention (obligatoire dans certains immeubles) ;
  • la mise en place de colonnes sèches (canalisations verticales permettant aux pompiers d’alimenter directement chaque étage en eau), etc.

D’autres équipements anti-incendie sont facultatifs mais peuvent se révéler bien utiles en cas de sinistres.

  • des systèmes de ventilation ;
  • des systèmes de détection de fumées ;
  • des systèmes de désenfumage ;
  • des colonnes sèches ;
  • des portes coupe-feu ;
  • des ferme-portes ;
  • des mécanismes de manœuvre des ouvertures en haut des escaliers.

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