Isolant mince

complexe isolant

Isolant mince, un complexe isolant semi rigide de faible épaisseur

L’isolant mince a pris une belle fraction du marché de l’isolation. Malgré quelques débats qui en ont fait un produit aussi à part dans ce domaine, il peut s’enorgueillir d’atouts qui sont au moins à la hauteur des inconvénients que certains lui accordent. Voici donc, au moment de prendre votre décision, quelques conseils qui entourent ce produit qui reste intéressant, dans tous les cas.

Qu’est-ce qu’un isolant mince ?

L’isolant mince, comme son nom le précise, est un isolant qui, de 5 à 30 mm environ, vous permettra de réaliser votre projet d’isolation, souvent en rénovation, en empiétant un minimum sur votre surface ou votre volume habitable.

Il prend souvent d’autres dénominations qui peuvent compliquer sa recherche chez les professionnels, comme isolant multicouche, isolant thermoréfléchissant, isolant thermoréflectif ou film mince réfléchissant.
On le trouve encore sous les acronymes de PMR (Produit Mince Réfléchissant) ou IMMR (Isolant Mince Multicouche Réfléchissant).

Pour mieux les mettre en valeur, les entreprises fabricantes ont parfois “vendu” avec ce principe, l’idée d’une technologie issue du domaine spatiale. Qu’en est-il réellement ?

 

La composition de l’isolant mince

Ce qui est réel, c’est que cet isolant est bien loin des épaisseurs de la laine de roche et de la laine de verre qui occupent une très grande part de marché. C’est donc sur cette différence que s’appuie leur commercialisation.

De quelques millimètres à quelques centimètres, cet isolant se présente en plusieurs couches d’aluminium, mousse, feutre aux origines animales ou végétales, ouate, laine où l’aluminium joue plus particulièrement le rôle du réflecteur, d’où, bien sûr, les autres termes employés comme vu précédemment.

C’est d’ailleurs ce rôle de réflecteur qui le fait employer, principalement, dans les isolations de toiture, afin de mieux en chasser les rayonnements thermiques.

Ce produit est alors présenté en rouleau, ce qui permet de les étendre sur des surfaces suffisamment grandes.
 

Les véritables chiffres d’isolation et les performances de l’isolant mince

Pour mieux déterminer le pouvoir de ces isolants minces, il faut avant tout s’en remettre aux chiffres. Le chiffre que l’on retrouve le plus souvent concerne sa résistance thermique, nommée R, qui dépend cependant de la façon dont est posé le produit.

Les cas les plus défavorables parlent d’une résistance quasi nulle, qui peut commencer à seulement 0,1 m².k/W pour aller jusqu’à 1 m².k//W. Mais, dans des conditions favorables de pose, ce chiffre peut toutefois prendre des valeurs plus intéressantes débutant à 0,5 m².k/W et poussant jusqu’à 2 m².k/W lorsque les règles de pose sont parfaitement respectées, lorsqu'il est associé à la présence de deux lames d’air, et que l’isolant est apte à offrir toutes ses performances.

En l’état, cet isolant correspondrait, sur le plan de ces performances, à une épaisseur d’environ 6 cm d’un isolant classique.

Ce résultat serait alors trop moyen, d’autant que l’aluminium est un conducteur thermique réputé, pour vous assurer la seule isolation par ce produit mais se révélerait un parfait complément. En outre, certains professionnels font valoir que, dans le cadre d’économie d’énergie, l’isolant mince a déjà révélé de très bons résultats en termes d’économie d’énergie.

Cet isolant aurait aussi de très bonnes propriétés face au vent et est étanche à la vapeur d‘eau. Par contre, si vous recherchez des qualités phoniques, ce n’est pas sa particularité la meilleure.
 

Le débat sur les isolants minces

Pour mieux comprendre le débat qui est ouvert, il faut prendre connaissance de différents avis qui entourent cet isolant mince.

D’un part, une PME française a obtenu un avis technique de BM Trada, organisme indépendant, pour son produit Triso Super 12. Le coefficient de résistance alors étudié a obtenu un R de 5,25, soit un équivalent d’une bonne couche de laine minérale, ce que représenterait, plus exactement, 21 cm de laine de roche ou de laine de verre.

Mais une étude de l’Ademe, en 2007, en lien avec le CNRS et le CSTB ramènent aux chiffres annoncés dans le chapitre précédent.

Pour certains, la première analyse n’est pas fiable, pour d’autres, la seconde a été réalisée dans le but de favoriser certains fabricants de laine minéral et de retarder la certification de ces isolants minces.

Le débat n’est pas totalement clos et si certaines certifications existent, il subsiste encore quelques incertitudes.

 

Les avantages de l’isolant mince

En tout état de cause, l’isolant mince a de très bons arguments à faire valoir qui justifient, de toute façon, son utilisation dans certains cas :

  1. il est reconnu non toxique ;
  2. sa résistance au feu est très bonne ;
  3. il résiste aussi parfaitement aux rongeurs et aux parasites ;
  4. il résiste également à l’humidité ;
  5. il est très léger ;
  6. il est aussi très souple ;
  7. il est peu épais et permet de gagner de précieux centimètres ;
  8. il renvoie très bien la lumière par son côté réflecteur ;
  9. ce côté réflecteur permet aussi de bien renvoyer la chaleur, en hiver, et de mieux la conserver dans les combles ;
  10. il est intéressant en confort thermique d’été ;
  11. il protège mieux contre les entrées d’air ;
  12. lorsqu’il s’agit d’un PMR sans laine minérale, il ne renvoie pas de particules ;
  13. il est facile à poser.

 

Les inconvénients de l’isolant mince

Bien sûr, en dehors de ces intérêts, l’isolant mince présente aussi quelques limites :

  1. il n’est pas du tout performant en tant qu’isolant phonique ;
  2. sa résistance thermique reste inférieur à une laine minérale épaisse ;
  3. s’il est facile à poser, il faut néanmoins le faire avec rigueur et précision ;
  4. il est le plus souvent employé en complément d’une autre isolation ;
  5. la poussière et l’âge peuvent lui faire perdre de son efficacité ;
  6. son prix dépasse légèrement celui des laines minérales.

 

Le fonctionnement des isolants minces

Pour mieux juger de l’impact des isolants minces, il ne faut alors pas seulement se baser sur la résistance thermique R mais prendre en compte d’autres éléments qui sont :

  1. l'émissivité ε qui se chiffre à 0 ou 1 selon que les échanges par rayonnement sont renvoyés (0) ou absorbés (1) et qui doit aussi tenir compte d’un éventuel vieillissement du produit. Dans le cas de l’isolant mince, il ne peut aussi être efficace que dans le cas d’une pose respectant parfaitement les règles, soit entre 2 lames d’air parfaitement immobiles, étanches et parallèles ;
  2. le facteur solaire Fs qui tient compte de la récupération des apports solaires dans les périodes froides et du confort en période chaude.

Il faut donc prendre connaissance des avis techniques de l’isolant mince pour connaître également ses compétences en matière de perméabilité, par exemple.
 

Quelles utilisations de l’isolant mince

Il reste à définir le réel emploi de cet isolant mince, afin de s’assurer les meilleurs résultats possibles. Si l’on considère que ces capacités en isolation ne représentent pas totalement une couche d’isolant classique, on peut reconnaître ses capacités pare-pluie et pare-vapeur.

Il est donc conseillé d’employer ce produit dans deux cas de figure :

  1. en complément d’un autre isolant, laine de roche ou laine de verre, par exemple ;
  2. lorsqu’il n’est pas possible de réaliser une isolation épaisse avec 2 couches de laine de verre ou laine de roche croisées.

Ses mauvaises qualités phoniques sont, à elles seules, une bonne raison pour ne pas se contenter de ce PMR pour vos combles.

En outre, en second isolant, la laine de verre, par exemple, étant déposée au sol de vos combles, l’isolant mince sera utilisé en sous-toiture. Il sera, par contre, important de respecter les conseils de pose en maintenant un vide d’air afin d’éviter que la condensation ne stagne et ne crée des problèmes sur la charpente bois.

Dans le cas de recherche d’un isolant de faible épaisseur, il faut aussi penser aux qualités d’un polyuréthane, si nécessaire.

Mais l’utilisation de l’isolant mince peut aussi être réalisé sur des parois. Il offre toujours cet avantage de ne pas prendre beaucoup de surface dans une pièce mais, surtout, de supprimer cette sensation de mur froid.

 

Le prix des isolants minces

Si vous recherchez le prix de ces isolants minces en rouleau, chez les divers marchands de matériaux, vous verrez alors qu’il se situe autour de 5 à 10 € le m², selon le modèle et le vendeur, en tarif de fourniture seule.

Pour choisir le bon produit, il vous faudra alors comparer les caractères techniques de chaque et préférer une référence qui dispose d’une certification, lorsque c’est le cas, ce qui vous assurera de connaître ses réelles dispositions sur le plan de l’économie d’énergie. 

 

La pose des isolants minces

Mais, comme déjà précisé, le mieux sera encore de vous en remettre à un professionnel qui vous garantira à la fois le matériel, mais aussi sa pose.

La présence d’une lame d’air ventilée positionnée en sous-face évitera la réalisation d’une condensation pouvant endommager votre charpente bois et nuire à la salubrité de votre logement. Dans le cas contraire, le professionnel choisira un produit possédant une perméance élevée à la vapeur d’eau.

De plus, il faut savoir que l’isolant doit être positionné côté chaud, c’est-à-dire côté intérieur lorsqu’il est utilisé directement en couche supplémentaire directe d’un autre isolant. Dans le cas contraire, il peut empêcher votre autre isolant de respirer et lui enlever toute utilité en le dégradant. Dans ce cas également de couche supplémentaire sur ou sous l’autre isolant, si ce dernier disposait d’un pare-vapeur, il faut soit l’enlever, soit le lacérer.

Pour bien ventiler la toiture, il existe aussi d’autres précautions qui peuvent alors être prises comme la pose de tuiles chatières, de closoirs ou, dans le cas d’une couverture en ardoises, de chapeaux de gendarme.

La pose d’une VMC avec une ventilation directement dans vos combles pourra aussi permettre une meilleure aération de cet espace si, naturellement, il n’en possède pas.

La pose de l’isolant mince reviendra sensiblement au prix de pose d’une laine de verre en rouleau, c’est-à-dire autour de 15 à 20 € le m², en complément des 5 à 10 € de fourniture, soit un total, en fourniture et pose de l’ordre de 20 à 30 € le m².

 

Les aides sur les isolants minces

Si vous faites appel à un professionnel Reconnu Garant de l’Environnement, il jugera de vos besoins d’isolation et pourra vous faire bénéficier des aides tel que crédit d’impôt pour l’isolation de votre maison, dans le cas d’une rénovation, si votre maison a plus de 2 ans d’existence, aides en vue d’une baisse de consommation d’énergie.

Il jugera du meilleur procédé à utiliser, des meilleurs produits et, peut-être, d’un complément laine de verre et isolant mince.

Sous condition d'éligibilité, il peut aussi vous permettre d’avoir accès à l’isolation de vos combles perdus pour 1 €, que vous soyez propriétaire occupant ou même locataire.

 

La durée dans le temps

Un autre élément à connaître est que l’isolant mince, dont une des propriétés est d’éviter les flux de chaleur par rayonnement, du fait de ses qualités réfléchissantes, peut perdre de ces qualités lorsque sa surface tend à s’opacifier, notamment du fait de la poussière qui peut exister dans des combles.

Il est donc nécessaire de surveiller cette brillance et d’éviter à cette poussière de se déposer pour conserver tous ses pouvoirs.

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